Courrier de l'Ouest 2 mars 2017

20 mars 2018

"Prototypiste, un métier méconnu"

Alice Beaudouin vient de s'installer comme maroquinier-prototypiste.

 

A 27 ans, Alice Beaudouin vient de s'installer comme maroquinier-prototypiste.Elle raconte son parcours et les facettes de son métier d'art.

Comment êtes-vous devenue maroquinier?

Alice Beaudouin "J'ai toujours aimé travailler de mes mains : couture, tricot, crochet. J'ai fais des études de modélisme en prêt-à-porter au lycée de la Mode à Cholet. Je voulais être costumière de théâtre. Le travail du cuir m'attirait aussi. Alors, j'ai suivi une formation de maroquinier créateur à l'AFPA de Cholet.J'ai d'abord travaillé comme modéliste dans l'aéronautique, de l'isolation en matériaux souples.Puis, comme prototypiste dans une entreprise de maroquinerie."

Qu'est-ce qu'un prototypiste?

C'est l'équivalent de modéliste, mais pour le cuir. C'est un métier méconnu. À partir d'un dessin ou d'une idée, il fautétudier la faisabilité d'un projet d'après un cahier des charges.Il faut ensuite élaborer un patronage avec des solutions et un dossier technique adapté aux coûts de revient. La dernière étape est la réalisation du prototype, pièce témoin pour une future production. En m'installant comme maroquinier, j'ai souhaité garder cette activité."

Et le métier d'artisans d'art?

"Je fabrique des sacs à main et de la petite maroquinerie. Pour la plupart, ce sont des pièces uniques. Au maximum 3 à 5 pièces dans différents coloris. J'utilise des cuirs des veau qui proviennent d'une tannerie espagnole aux normes respectueuses de l'environnement (sans métaux lourds). J'aime les formes courbes et les mélanges de matières. Les tissus des doublures sont créés en collaboration avec un artisan en teinture végétale ou rapportés de mes voyages."